A Terr’Azïl, ça a été rapide pour les habitant·es de trouver leurs nouveaux repères dans cette expérience inédite d’unité de lieu.
Nous avions toutes et tous l’habitude de bouger à droite à gauche, répondant aux invitations et stimulations extérieures avec détermination, comme si notre enrichissement intérieur en dépendait. Nous avons pourtant quasi instantanément toutes et tous vu les avantages de cette perspective de continuité dans notre quotidien. Et cela s’est confirmé au fil des jours : nous nous sommes régalé·es de goûter au temps long, à la possibilité de vivre une page qui ne soit pas morcelée par les rendez-vous en tous genres, et cela sur ce nouveau terrain de jeux que nous découvrons chaque jour. Cette pause généralisée nous offre l’opportunité de dessiner nos journées et nos semaines les unes après les autres, au grès de nos envies.
Mais, n’était-ce pas déjà notre façon de vivre avec ce choix du unschooling, pouvoir expérimenter les choses sans contrainte jusqu’à satiété ? Et bien, ce que j’observe, c’est que là nous sommes complètement libres de toute peur de louper quelque-chose au dehors. Et ça change beaucoup !
Ce confinement est pour nous une invitation à revisiter (encore!) nos rythmes de vie, à nous concentrer sur ce qui est important pour nous dans l’ici et maintenant, prendre soin les uns des autres et de soi-même. Et bien que nous croyions être déjà dans cette démarche, nous nous rendons compte à quel point nous avons encore du chemin à faire pour nous centrer sur l’essentiel !
Et après ?
Dire que nous appréhendons le dé-confinement serait exagéré, nous nous réjouissons d’avoir bientôt de nouveau accès à la médiathèque et au marché, et d’autres petits plaisirs comme revoir les copains copines. Mais nous accueillons tout de même l’état de doutes qui se fait sentir.
Préservé·es du brouhaha constant, nous sommes disposé·es à écouter attentivement au fond de nous même, regarder notre réalité en face, celle que nous nous sommes créé, faire le tri dans nos priorités. Et ce sont de précieux joyaux de présence à soi, aux autres, et à notre environnement qui se dévoilent à nous.
Alors comment préserver cet état quand tout va se remettre en branle ? Comment ne pas retomber dans des rythmes qui ne sont pas au service de notre bien-être ?
Comment la société va-t-elle vivre sa résilience après cette période de « crise » ? Qu’allons-nous mettre en place, individuellement et collectivement pour contribuer à la transition de ce monde ?
Tant de questions que nous aurons plaisir à explorer ensemble.
Ce qui est sûr c’est que nous sommes plus que jamais convaincu·es de la valeur de ce mode de vie collectif basé sur le respect des individualités et la collaboration avec la nature.
Et en attendant, ce que nous pouvons faire de mieux c’est d’écouter nos corps qui nous parlent, de soigner nos relations à nos enfants, et de prendre soin les un·es des autres. Car finalement, l’essentiel est bien invisible pour les yeux…
Passionnée par la parentalité et les apprentissages depuis la naissance de son premier enfant en 2013, Noémie s’est formée à la facilitation relationnelle par la résolution de conflits « gagnant-gagnant » et l’écoute active. Actuellement maman de deux jeunes unschooleurs, elle suis un cursus pour devenir consultante du réseau Parentalité Créative. Elle continue de cheminer sur les questions de déconstruction des dominations, sur sa posture d’adulte et sa communication, avec comme merveilleux espace d’exploration sa famille et sa tribu.